BEFORE THE STORMCela commence à Vancouver. La ville de mon enfance, et étonnamment j'en garde un bon souvenir. Ma mère m'a mis au monde seule. Mon propre père ne s'était même pas donné la peine de venir assister à la naissance de sa descendance... Il avait préféré se bourrer la gueule dans un bar et perdre tout son argent de la semaine dans un jeu de cartes truqué, enfin c'est la version de ma mère...
Au début de ma vie, il n'était pas encore si violent que ça...
Mais quand j'avais 6 ans, il a commencé à nous frapper, moi et ma mère.
Quasiment à chaque fois il venait s'excuser quelques heures après, mais cela ne changeait rien. Il ne s'arrêtait pas. J'ai compris plus tard, qu'il avait des dettes impensables, il n'arrivait pas à s'en défaire, forcé de faire du travail illégal pour s'en sortir. Cela n'excusait pas son comportement, mais je ne peux m'empêcher de garder ce fait dans ma tête.
Quant à ma vie sociale, à l'époque elle était à la fois belle et dure.
C'était l'époque où je me bagarrais souvent, pour maintes raisons.
C'était ma mère qui était convoqué, dans un sens tant mieux, car mon père aurait finit par me massacrer sinon. Elle faisait mine d'être d'accord avec la directrice, mais à la maison elle finissait toujours par céder car j'étais son petit ange, et que pour elle, si je m'étais battu c'était pour une bonne raison... Et c'était vrai, car je ne suis pas dans la provocation. Je ne fais que me défendre ou défendre mes proches.
Un jour, j'ai fait sauté une dent à un garnement qui avait giflé ma copine. Bon d'accord, je lui ait aussi blessé la jambe mais bon, le gamin n'a jamais recommencé après cela, par contre je m'étais mangé une sacrée sanction, qui m'a valu l'exclusion de l'établissement.
Heureusement, vers ma pré-adolescence, mes 12 ans, les bagarres avaient "officiellement" cessées.
J'ai commencé à devenir le "cliché" du beau gosse populaire à cette époque, et j'en suis content. Cela signifiait qu'on ne m'emmerderait plus et que j'étais socialement établi.
J'étais connu pour être le leader sportif des élèves. J'étais le numéro en sport, et j'étais pas mauvais en anglais ou en français. Après, est-ce que le fait que ma mère, québécoise et parle couramment français, m'a aidé ? Faut pas le dire !
C'est durant mon adolescence que j'étais un tombeur auprès des filles. Chaque année, j'avais au minimum 2 relations. Pas en même temps, mais chaque année scolaire je devais au moins séduire 2 filles.
Je ne parle pas de ma période du lycée, durant mes vacances d'avant-dernière année d'ailleurs, j'ai rencontré celle qui m'avait le plus marqué... Une belle blonde du nom de Samantha Giddings. Elle fut ma première fois, mais malheureusement, on ne s'est plus revus.
J'avais 16 ans à ce moment-là. Vint le jour où je réussis le concours pour devenir un agent de l'Ordre. J'étais fier ce jour-là ! Certes, je n'étais encore qu'un étudiant et le chemin était loin d'être fini... A vrai dire, il y a bien un moment qui me laisse songeur... C'est vers cette période, vers mes 20-21 ans, que j'ai perdu mon père. Un soir, alors que je rendais visite à ma mère comme chaque week-end, il est revenu, a pété un plomb quand il m'a vu et a saisit un couteau dans la cuisine. Par chance, ma mère était derrière moi.
Cela faisait bien 4-5 ans qu'il n'avait plus levé la main sur moi ou ma mère, car j'étais suffisamment grand pour nous défendre. Mais ce jour-là, j'ai totalement lâché prise...
Lorsqu'il a tenté de me charger, je l'ai retenu avec une force qui, aujourd'hui encore, me laisse choqué. Je l'ai propulsé au sol et j'ai commencé à le frapper, encore, et encore, et encore... Tout ces souvenirs, où je le revoyais lever la main sur ma mère ou moi... Ma mère réussit à me faire revenir à moi, mais mon père était déjà dans un sale état.
Malgré les blessures que je lui avais infligé, il fut retenu coupable durant le procès et l'instance de divorce.
Ma mère par la suite, était répugné par lui... Mais moi, je restais partagé. Oui, son comportement violent était impardonnable, mais je me souviens aussi des moments où il souriait. Quand j'y repense, c'était les moments où lui et moi étions seuls. Il m'emmenait parfois voir un match de baseball ou de hockey, parfois il m'emmenait voir un film, ou même il venait assister à un match que je menais en tant que footballeur (football américain).
Je pense qu'il y a des choses qui m'échappent, car quand j'y repense, il n'était violent envers moi que lorsque ma mère était là.
En dehors de cela, il était neutre, même souriant parfois.
Mais l'alcool a toujours joué un sale tour à sa tête, quand il buvait, il était pas normal...
Au procès, il n'osait pas me regarder... Mais lorsque je voyais son regard posé sur celui de ma mère... Je pouvais voir cette haine... Cette haine que j'avais lorsque je l'avais frappé... J'ai hérité de cette haine, mais à l'époque du procès, je ne savais pas pourquoi mon père la haïssait autant...
Suite au procès, j'intégrais la Police régionale d'Ontario, étant donné que suite au procès ma mère et moi avions tout deux déménagés loin de mon père. J'étais affilié à la Police régionale d'Ontario. Globalement, notre boulot consistait à gérer la criminalité à échelle régionale voir plus si l'affaire va trop loin (dans tout les sens du terme).
Je suis entré dans cette organisation à mes 21 ans, et 4 ans plus tard, j'accomplis les faits d'armes qui ont fait de moi une célébrité canadienne.
J'étais déjà un sous-officier à l'époque. C'était une grosse affaires de trafic de drogues et de meurtres. On a appris qu'il s'agissait d'une organisation criminelle qui tirait les ficelles. On a remonté jusqu'au chef, plutôt vite.
J'avais déjà empêché une bombe d'exploser, mais je fus réellement félicité lorsque je coffrais ce type. Je me suis infiltré dans un train, il comptait s'échapper en prenant un long trajet direction le Mexique.
J'ai réussi à stopper le train, et je me suis battu avec ce gros bonnet. Il avait piégé le train avec un détonateur, quel malade ! Je l'ai assommé après une bagarre digne d'un film d'action et j'ai détruit le détonateur. Le train fut désarmé ensuite par les autorités locales, et moi je repartais dans une délégation canadienne avec le gros bonnet.
A mon retour en ville, après avoir enfermé le gros bonnet pour de bon, je sortais de notre QG. Une foule immense encerclait les lieux, et m'acclamait. Elle criait mon nom :
"Kenway ! Kenway !"La joie se lisait sur mon visage, je souriais comme un enfant !
Le Premier Ministre en personne était venu me récompenser. J'ai reçu plusieurs distinctions et j'accédais à la gloire. Ce n'était pas mon objectif, je me donne à fond dans tout ce que j'entreprends, c'est ce que je me suis toujours mit en tête. Mais me faire récompenser comme cela, je ne peux pas vous dire à quel point cela vous comble.
J'ai du improviser un discours après ça.
"Je peux comprendre. Je peux comprendre que vous ayez trop de charges sur vos épaules, que vous vous sentiez accablés, perdus, désespérés... Mais ne vous laissez jamais abattre ! Il y a toujours de l'espoir ! Vous ne le trouverez pas forcément là où il est le plus évident, mais croyez-moi, il y a toujours de l'espoir ! Et pour cet espoir, battez-vous ! Pour cet espoir, relevez-vous ! Pour cet espoir, n'abandonnez jamais et allez jusqu'au bout ! Grâce à cela, nous avancerons, encore et toujours. Le Boulevard des Rêves Brisés n'est qu'un mauvais moment à passer, un mauvais moment à passer pour arriver devant l'Escalier menant au Paradis."Oui, je n'ai pas pu m'empêcher de caser mes références musicales durant un discours d'une telle envergure ! C'est comme ça.
Et puis merde ! C'est suite à ce discours que j'ai rencontré la femme de ma vie ! C'est une chanteuse célèbre en Amérique du Nord. Elle fait du pop-rock et un peu de country. C'est une femme forte et sensible à la fois. Une femme avec de la personnalité, avec du caractère, avec de la détermination et de la foi !
Depuis, je suis fiancé à elle. Je l'aime comme un fou, prêt à me prendre une balle pour elle.
Mon boulot n'est pas de tout repos, mais j'ai pu lui apprendre pas mal de choses, comme à se servir d'armes à feu, quelques techniques de combat. Elle m'a appris beaucoup de choses sur la psychologie, la stratégie, et aussi sur moi-même. Elle m'a appris à canaliser ma colère, à en faire quelque chose de plus qu'un simple débordement. A m'en servir pour la bonne cause.
Nous nous sommes fiancés à mes 31 ans, peu avant le décès de ma mère à cause de son cancer du poumon.
Après qu'elle soit partie, j'ai du vider ses affaires, pour voir ce que je devais en faire. Je suis tombé sur des choses que j'aurai préféré ne jamais savoir...
Au final, je commençais à comprendre pourquoi mon père la haïssait autant... J'ai appris qu'elle avait fait des choses ignobles. Elle a couché avec celui envers qui mon père devait des dettes, pour tenter de les effacer. Même plus que ça, elle s'était prostituée pendant longtemps, amadouant les ennemis de ce type pour pouvoir arranger ses affaires... Cela a duré 5 ans. C'était entre mes 6 et 12 ans... La période où mon père était le plus violent... Je suis sûr qu'il était au courant, je ne sais comment, mais ma mère elle-même disait qu'avant mes 6 ans il était pas comme ça, et de mes plus vieux souvenirs, c'est vrai.
J'en voulais à ma mère, à mon père, maintenant mes sentiments envers les deux personnes m'ayant donné la vie étaient autant partagés. D'un côté, je comprenais le ressentiment de mon père, sans justifier son comportement. D'un autre, je comprends la détresse qu'avait ressenti ma mère, sans approuver son comportement.
J'étais perdu...
Je me suis ressaisit, grâce à mon ange, mais aussi car je suis comme ça : Je meurs pour revenir plus fort que jamais ! Comme un Saiyen !
Quelques années plus tard, mon boss, qui m'avait bien en respect étant donné mes exploits et le fait que je suis arrivé très jeune au grade de Commandant de la Police Régionale d'Ontario (Je suis le plus jeune depuis la création des polices régionales. Les commandants ont en moyenne autour de 40 ans), m'avait offert 4 mois de vacances. J'en ai profité pour emmener ma femme avec moi, nous étions partis dans le Détroit de Columbia, sur la côte à l'est de Washington DC, pour des vacances en bord de mer.
C'est là que la fin du monde arriva... Et mon seul regret, c'est de ne pas avoir pu revoir mon père, lui pardonner certaines choses, passer outre d'autres... J'espère qu'il s'en est sorti. C'est un combattant, de lui que je tiens ça, mais maintenant que je comprends les choses... Je ne peux m'empêcher de vouloir le revoir...
DURING THE STORML'Enfer sur Terre, finalement c'était vrai... Les premières heures du Cauchemar, l'Apocalypse...
Moi et ma femme avons réussit à nous en sortir, mais ce n'était pas le cas de tout le monde. J'ai reçu un message de mon supérieur quelques heures après le début de la fin...
"Mike, surtout, ne revenez pas. C'est le chaos, le foutoir ici ! Toi qui préférait rester au boulot, finalement tu as bien fait d'accepter ma proposition ! Ne t'en fais pas pour l'équipe, on saura se débrouiller. Surtout, survivez, toi et ta compagne !"Des adieux dont je n'avais pas envie, mais la logique donnait totalement raison à mon supérieur. Seulement, rester dans ce cabanon aurait signé notre arrêt de mort. Il nous fallait partir, vers le sud peut-être ? Pas le temps de réfléchir, nous prenions nos affaires, foncions dans le SUV et nous prenions la route. Pendant 1 mois, nous nous étions arrêtés en Virginie, au sud de l'état. Nous avions résisté peu avant qu'une horde nous force à replier bagage.
Rebelote le mois suivant en Caroline du Nord. Par chance, nous avions pu refaire un plein en Caroline du Sud, nous nous étions barricadés dans une station-service pendant près d'un mois encore...
Nous avons repris la route depuis peu, nous sommes actuellement en Géorgie, il nous reste deux barils d'essence, mais je crains que de voyager comme ça nous mène à rien... On devrait essayer de trouver des traces de survivants, de gens normaux, bons avec de la chance, ou au moins des gens débrouillards. Piller d'autres gens me répugne encore, j'espère ne pas avoir à tomber dedans à l'avenir, même si cela semble compromis.
Ma femme parvient, je-ne-sais-comment, à garder son calme habituel. Elle est plus optimiste que moi de nature, c'est un fait, mais là elle m'impressionne !