They don't talk, they don't think, they eat people, kill people. || Carl Grimes

BEFORE THE STORM
Enfant désiré par un couple heureux, je suis né par césarienne un matin de juin. Carl Grimes fut le nom que l’on me donna après que j’ai poussé mon tout premier cri, remplissant ainsi de bonheur ma famille. Pourtant, alors que nous avions tout d’une parfaite petite famille heureuse, la relation entre maman et papa a fini par se dégrader au fil des années. Le travail de mon père prenait beaucoup de place. Maman avait l’impression d’être délaissée et moi, trop jeune pour comprendre quoique ce soit j’observais chacune de leur dispute avec une profonde tristesse. Loin d’être un enfant capricieux, plutôt timide à l’école, je n’étais ni le meilleur de la classe, ni le dernier. Bon élève, avec des difficultés dans certaines matières, je donnais tout mon possible pour remonter mes notes, avec l’aide de mes amis et professeurs. Je ne comprenais donc pas pourquoi mes parents passaient leur temps à se balancer des idioties au visage alors qu’ils avaient un fils à couvrir d’amour dans leur foyer, un fils dont ils auraient dû être fiers.

Fort heureusement, il m’arrivait de passer un peu de temps avec mes oncles Jack et Jeffrey quand ils avaient du temps libre, ou bien lors de repas de famille. Un peu de répit au milieu des conflits parentaux perpétuels. Car en dehors du cocon familial, maman et papa faisaient comme si tout allait pour le mieux dans leur couple sans se douter que cela avait des répercutions sur mon moral. Shane, le meilleur ami et collègue de mon père, lui semblait cerner que derrière mon adorable bouille ronde se cachait une profonde tristesse. Celle de voir ses parents se déchirer. Celle de se sentir impuissant face à de telles querelles. Alors, quand je n’étais pas à l’école ou bien chez l’un de mes oncles, Shane m’emmenait pêcher. Parfois papa venait avec nous, une sortie entre hommes comme ils aimaient le dire ! Mais dans le fond, j’avais pleinement conscience que les deux adultes évoquaient les problèmes de couple entre mes parents quand j’étais focalisé sur ma canne à pêche. Jeune mais pas dupe pour autant.

Puis tout a basculé. Je venais de passer une excellente journée à l’école, j’avais même obtenue une note élevée dans une matière qui pourtant se trouvait être ma bête noire. J’étais si heureux d’annoncer la nouvelle à mes parents, en espérant que cela les ferait sourire et que l’on pourrait passer un bon moment tous les trois sans qu’il n’y ai le moindre conflit à l’horizon. Juste nous trois, ensemble dans la gaieté et la bonne humeur. La terrible nouvelle est tombée. Papa venait de se faire tirer dessus, le plongeant dans un état incertain. Les nuits suivantes n’ont été que larmes et cauchemars dans lesquelles je me voyais enterrer mon père. Si perdre son papa est une chose terrible, le pire restait encore à venir. A la télévision, les nouvelles n’étaient pas bonnes. Tout le monde avait peur, maman aussi même si elle essayait de garder la tête froide pour ne pas m’inquiéter. Jusqu’au jour où Shane a débarqué chez nous, paniqué. Nous devions le suivre, nous devions quitter King County pour nous mettre à l’abri.


DURING THE STORM
Au début, j’avais peur, très peur. Les nuits étaient longues et débordantes de mauvais rêves. Maman et Shane faisaient de leur mieux pour me rassurer et quand ils étaient occupés, oncle Jack venait me raconter des histoires. Des histoires pleines de jolies choses qui apaisaient mes peurs pour les transformer en forces. Quand le jour venait, j’avais l’impression d’être toujours plus grand, moins terrifié que le jour précédent. Je quittais peu à peu le monde des enfants pour faire face à la réalité brute. Parfois, pour me rappeler de bon souvenir pas si lointain que ça, Shane m’emmenait pêcher des grenouilles et oncle Jeffrey venait avec nous, à la place de papa qui devait sans doute être mort dans son lit d’hôpital. Il me manquait mais j’essayais de ne pas trop penser à lui. Je devais me montrer fort, pour soulager un peu la peine de maman.

Puis un jour, alors que tout le monde le pensait parmi les rôdeurs, mon père a refait surface, vivant et en bonne santé. Je lui ai couru dans les bras. Notre famille était de nouveau complète. Maman, papa, oncles Jack, oncle Jeffrey et moi. J’étais le plus heureux des petits garçons. Si papa avait pu s’en sortir alors nous aussi pouvions tous vivre longtemps sans nous faire manger par les rôdeurs. Du moins c’était ce que je pensais jusqu’au soir ou Amy se fit mordre en revenant de la caravane de Dale. Elle nous quitta pour rejoindre le monde triste des morts. J’ai alors recommencé à me dire que tout était terrifiants dehors et j’avais raison car quelques jours plus tard, nous devions quitter notre campement pour en trouver un autre. Les rôdeurs nous avaient trouvés, alors nous avons fuis. Seulement sur le chemin nous avons perdu d’autres membres du groupe. Et j’ai moi-même faillis perdre la vie lorsque un homme m’a tiré dessus par accident. Au départ, je voulais simplement aider papa et les autres à retrouver mon amie Sophia. Au lieu de ça, j’ai frôlé la mort de peu et ce fut une chance que la ferme d’Hershel soit tout près de la forêt.

Je vais bien maintenant, je suis vivant et rétablis même si les adultes me disent de me reposer un peu. Je ne veux pas me reposer. Sophia est toute seule dehors, sans doute morte de peur ou bien morte tout court. Nous devons la retrouver et j’aimerais me rendre utile. J’ai survécu à une balle, comme papa. Alors je suis presque un homme maintenant. Puis, peut-être que si j’arrive à me montrer plus utile au groupe maman et papa cesseront de se faire la tête. Je ne veux pas que leurs disputent recommencent, je veux que tout le monde soit heureux malgré le danger constant.